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La culture depuis Saturne
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René Laloux et le cinéma d'animation français

René Laloux et le cinéma d'animation français

Le cinéma d'animation français a toujours été une entreprise laborieuse du fait de son manque de reconnaissance et ce, malgré les quelques œuvres qui ont difficilement vues le jour et qui ont alors marquées le public et la presse jusqu'à rafler plusieurs prix et influencer les plus grands noms de l'animation dans le monde.

Ainsi, en 1946, Paul Grimault se lance dans la confection du premier long-métrage d'animation français, neuf ans après le "Blanche-neige et les sept nains" de Walt Disney. Il s'agit d'une adaptation du conte d'Andersen "La bergère et le ramoneur" et d'une collaboration entre Grimault et Prévert. Cinq ans de travail jusqu'à ce que la faillite du studio de Grimault bâcle la fin d'un film renié par ses créateurs.

René Laloux et le cinéma d'animation français

En attendant la suite, le succès des studios d'animation belges Belvision,créés par Raymond Leblanc en 1955 pour adapter Tintin en série animée, incitent René Goscinny, Albert Uderzo et Georges Dargaud à créer les studios Idéfix en 1974, studios qui permettront la création des "Douze travaux d'Astérix" en 1976 et de "La ballade des Dalton" en 1978 avant de fermer suite au décès de Goscinny en 1978.

En ce qui concerne Paul Grimault, il faudra attendre 1976 et 4 ans de travail pour qu'en 1980 sorte le film "Le roi et l'oiseau". C'est un succès incroyable, un chef-d’œuvre intemporel qui ira jusqu'à influencer un certain Hayao Miyazaki au Japon.

René Laloux et le cinéma d'animation français

Suite à cette aventure compliquée, quelques réalisateurs parviennent, péniblement, à développer une maigre filmographie à la qualité incroyable. C'est le cas de Jean-François Laguionie qui signe son premier film en 1985 "Gwen, le livre de sable" ; c'est le cas de Michel Ocelot qui signe son premier film en 1998 "Kirikou et la sorcière" ; et c'est dès 1973 que René Laloux signe son premier film "La planète sauvage".

Né en 1929 à Paris, René Lalloux réalise son premier court-métrage animé alors qu'il travaille en tant que moniteur à la clinique psychiatrique de La Borde à Cour-Cheverny.

En 1969, il commence à travailler sur une adaptation du livre "Oms en série" de Stefan Wul avec le dessinateur Roland Topor. 4 ans de travail dans des conditions financières lamentables, le film est réalisé en Tchécoslovaquie.

Sur la planète Ygam, les Draags – des géants bleus aux yeux rouges – entretiennent une race d'animaux de compagnie qu'ils ont trouvés sur une petite planète bleue dévastée, les Oms, des petits bipèdes à peine plus haut que l'une de nos souris.

A sa sortie, en 1973, le succès est au rendez-vous et le film reçoit le prix spécial du jury au festival de Cannes.

René Laloux et le cinéma d'animation français

Mais cet important succès n'aide en rien la production suivante de Laloux qui, pour adapter "l'Orphelin de Perdide" encore une fois de Stefan Wul, doit travailler en Hongrie. Avec un dessin de Moebius, "Les maitres du temps" sort finalement en 1981.

Piel, un petit garçon, doit fuir suite à la mort tragique de son père sur une planète hostile. Pourvu d'un microphone en forme de gros œuf, il réussit à contacter un ami de son père, Jaffar, qui met alors tout en œuvre pour se porter à son secours.

René Laloux et le cinéma d'animation français

René Laloux réalise difficilement plusieurs courts-métrages avant de pouvoir s'atteler à ce qui sera son dernier film, une adaptation du roman "Les hommes-machines contre Gandahar" de Jean-Pierre Andrevon avec cette fois le dessin de Philippe Caza. Réalisé en Corée du Nord, "Gandahar" sort en 1987.

Société idéale, Jasper, dans le pays de Gandahar, se trouve attaquée par des machines de métal noir. La reine envoie alors en éclaireur le jeune Sylvin qui découvrira que sa société idéale a du recourir à bon nombre de sacrifice et d'expérience génétique.

René Laloux et le cinéma d'animation français

Durant les dernières années de sa vie, Laloux tentera d'adapter le roman de Serge Brussolo "A l'ombre du dragon" mais finira par abandonner le projet à son collaborateur Philippe Leclerc et à son dessinateur Philippe Caza. Une fois de plus les difficultés sont au rendez-vous : 5 ans de travail en partie à Montpellier, en partie à Séoul en Corée du Sud. L'adaptation de Laloux est entièrement revue, le résultat s'éloigne du livre de Brussolo pour qu'en 2003 sorte "Les enfants de la pluie".

Une guerre fratricide entre les Pyross qui vivent au soleil et ne supportent pas l'eau et les Hydross qui vivent dans l'humidité et qui se transforment en statue de pierre en saison sèche. Bien sûr il y a deux amoureux qui ne peuvent pas s'aimer, etc...

Les difficultés du tournage et le re-travail incessant sur l'adaptation viennent cette fois malheureusement à bout d'un film dont on peine à déceler le trait de Caza et dont l'histoire devient trop mièvre et prévisible.

René Laloux et le cinéma d'animation français

René Laloux décède d'un infarctus en 2004, il aura réalisé trois longs-métrages en près de trente ans de carrière. Trois excellents longs-métrages faisant honneur à d'excellents dessinateurs et auteurs français.

Le cinéma français a eu ses heures glorieuses, il a su prendre des risques et innover. A l'heure d'aujourd'hui il n'en n'est rien, le cinéma français n'ose plus et la moindre qualité est susceptible de déchainer les foules en manque de substance.

Mais le cinéma d'animation français n'a jamais eu sa chance alors que nous avons toujours eu les animateurs, qui travaillent aujourd'hui à l'étranger, les dessinateurs, les réalisateurs... Et le public qui répond toujours favorablement aux quelques miracles qui ont lieu.

Quelques images...
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Quelques images...
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